Visite de courtoisie (Saëros)

Ophrane qui n'était pas bien loin de la cabine avait entendu les grognements de Saëros.
Elle entra dans la cabine, alla chercher une petite bourse remplie de pétales de trèfles dorés, pour finir par venir se poser au bord du lit entre le plateau déjeuner et l'elfe.

- Bonjour. Un p'tit mal de crâne ?

Lanca-elle a Saëros en écrasant un pétal dans un verre d'eau.

- Tiens avales ça, ça ira mieux après. T'risques d'avoir b'soin d'toute ta tête pour affronter la ville.

Une fois le verre vidé elle tendit un croissant, qu'elle posa dans la main restante de Saëros.

Le vieil elfe ce redressa légèrement, oubliant son mal de crâne un instant, pour sourire à Ophrane, trempant, hagard, son croissant dans le verre vide.

D'habitude j'ai droit qu'au plateau... c'est...ah merde, Darnassus.

Saëros, qui s'était entre temps assis au bord du lit, face à Ophrane, enfourna le croissant dans sa gueule, pour ce laisser basculer en arrière, s'écrouler contre le lit, le regard dans le vide.

L'est quelle heure ? marmonnant-il nonchalamment, m'ferait chier d'arriver en pleine nuit.

L'humaine se tourna vers Saëros en souriant, après s'être servie une tasse de café fumant.

- Qu'au plateau ? Tu l'coupes en morceau pour l'tremper dans l'café ?

Elle prit le verre vide de la main de Saëros pour le remplacer par une bonne tasse de café.

- Exact'ment j'sais pas. A peu près 09 heure j'suppose. Vu qu'en général c'est l'heure ou les premiers bateaux marchandises arrivent à Cab et qu'j'viens d'en voir passer un.

Une fois sa tasse finie elle souleva légèrement la tête de Saëros pour la poser sur ses genoux et lui masser doucement le crâne.

- Pourquoi, tes parents sont pas des matinaux ?

N'ayant pas tout suivit l'explication sur le trajet, Ophrane leva un sourcil parfait en voyant Saëros déjà dehors.
Elle se tourna vers Hydromel.

- J'sais pas toi mais moi j'ai rien comprit !

Le perroquet piallia et se posa sur l'épaule de sa maitresse qui finissait de préparer son sac.
Après avoir compacté le necessaire elle sortit du rafiot et piqua un sprint jusqu'au port de Cab ou Saëros attendait déjà

Ophrane leva le nez sur la capital orc, c'était la première fois qu'elle la voyait et ce n'étais pas pour lui déplaire.
Elle haussa soudainement un grand sourire en se mettant à fouiller dans son sac.

- Bein on va aller chercher le confort dans la ville. Répondit- elle en levant les yeux sur Saëros qui la regardait d'un air interrogateur.
- Quoi ça t'plairais pas d'roupiller dans une auberge orc ?

Elle sortit deux bières, deux pommes et une liasse de papier avant d'aller se poser tranquillement sur les genoux de Saëros en lui tendant une des boissons et un fruit.

- J'ai un papier d'accès neutre pour les commerçants itinèrants dans les capitales. On peut essayer de l'utiliser. Au pire des cas on ne pourra pas entrer mais au moin ils n'ont... normalement, rien le droit de nous faire.

Elle tendit le papier en question à Saëros, s'installant confortablement contre celui-ci en ouvrant sa bière.
Après une minute de réflèxion elle ajouta.

- Pis en plus Lizz' doit en avoir un. Tout les gob's en on j'crois.

- Thrall ?

Ophrane se dirigeait déjà vers leur guide qui tenait le même papier en main. Une fois la comparaison faite elle retourna vers Saëros pour l'aider à se lever.

- Ouai ! Penses à tout ses alcools et bières qu'on n'pourrai jamais boire ailleur !

Elle afficha un grand sourire, sachant très bien que Saëros y avait sans doutes déjà pensé.

- Bon on y va ? J'ai pas envie d'roupiller avec les besaces à main sur patte.

Une fois arrivé devant les gardes de la ville, le gobelin commença à négocier. L'orc ne semblait pas comprendre et fit aller chercher une personne plus compètante. Après vingts bonnes minutes d'attente un troll au allure de vacancier, avec une chemise à fleur et des tongs, arriva. Il parla un moment avec le gobelin et fini par se tourner vers Ophrane et Saëros.

- Alows ! J'peux voiw votwe accès

Ophrane lui tendit le papier qu'il examina rapidement.

- Ca woule ! Entwew j'vais vous donnez des cawte d'accès pouw la ville s'non d'main vous s'wez en wagout !

La petite troupe suivit le troll dans les rues d'Ogrimmar sous l'oeil curieux des habitants. Ophrane Se blottit inconsciement vers Saëros en murmurant...

- Bon bein on est entré entier s'déjà pas mal.

Saëros resta planté au milieu du centre ville un moment, bouche-bée, en admiration devant la grouillante citée, dévisageant chaque passant, tous plus éxotique les uns que les autres, et pourtant si civilisés.

Ce n'est pas qu'il n'avait jamais vu d'orc, ou de troll, capitaine de la Confrérie des Pirates, il était tous les jours confronté à eux, mais jamais en si grand nombre, si intègres.

Un peu déboussolé, l’elfe murmura « Thrall ? » à un passant, qui lui décocha un regard furieux, sans pour autant s’arrêter.

Il ce tournat vers Ophrane, conscient d’être au centre de l’attention de toute la place centrale, il tenta, inquiet : « On …a un coin pour dormir ? »

Ophrane tira rapidement Saëros par la main vers elle afin d'éviter qu'il ne fasse une bêtise.
Elle se tourna ensuite vers le troll qui était entrain de faire une visite guidée avec des explications brèves sur les batiments.

- Euh... excusez moi ? On a droit à une taverne ?

Le troll se stoppa un immense sourire sur les lèvres, dévoillant encore plus ses énormes défenses.

- B'suwe. Il y a l'sangliew gwillé dans l'vallé d'la fowce pouw une ambiance.... animée.
S'vous aimez l'alcool c'est l'top mais j'vous conseilles d'pas sowtiwe ! Sinon au Mage pewcé du quawtiew commewçant pouw une chambwe plus... intime. Livwaison en chambwe, ambiance douillette. C't'nu paw un Sindowei... s'pouw ça...

Ophrane examina le troll, tenant toujours Saëros avant de se tourner vers lui. Voyant qu'elle n'aurai pas de réponse , elle prit les devant et s'adressa à nouveau au troll.

- Bein... Pouvez nous montrer ou c'est pour la deuxième chambre... celle du Sindoreï ?
J'ai pas envie traverser la ville seul. Comprenez ?

Le troll haussa un immense sourire en fixant Saëros.

- Ouai j'compwend !

La petite troupe suivit un groupe de garde pour arriver dans le quartier centrale de la ville orc. La place principale était
très animée, commerçants, montures et aventurier en tout genre circulaient dans tout les sens d'un air pressé.
Le guilde gobelin rit légèrement...

- Une chose est sûre ça a pas changé ! Toujours aussi bordelique.
- Bah c'la guewwe.

Certains passants fixaient Saëros et Ophrane d'un regard mauvais, Ophrane se sentait particulièrement mal à l'aise,
les regards posé sur ses oreilles pointues.

Une fois arrivé devant un énorme bâtiment, le troll se stoppa.

- V'là ! Montrez vos cartes d'accès et ça.

Il tendit une carte de visite, sans doutes la sienne, à Ophrane en souriant largement.

- L'patwonne est une owc. Elle a l'habitude des clients comme vous vous en faites pas. Paw contwe... j'vous conseil pas sowtiwe.
L'gens du coin compwennent pas tous pouwquoi les commewçants ennemis s'awwêtes ici... en fait ils compwennent pas qu'il y a
d'gens pas en guewwe, éhéh !
Bon allew ! Bonne soiwée et bienv'nu à Owgwimmaw.

Le troll s'inclina et partit chercher son raptor attaché dehors.

Ophrane se tourna vers Saëros, le fixant avec de grands yeux, un peu perdue dans cette ville orc.
Le guilde gobelin quand à lui avait déjà réservé une chambre et leur lançait depuis l'escalier...

- Aller ! Bonne nuit les jeunes ! Restez sage ! D'main on r'part à six heures. Vous oubliez pas !

Elle soupira légèrement.

- Ouai ouai promis.

Après une minute d'hésitation, elle se dirigea vers la patronne de la taverne en tirant toujours Saëros.
Elle médita rapidement et lança dans son meilleur thalassien...

-[Thalassien] Bonsoir. Nous vouloir chambre pour juste un nuit.

L'orc leva un sourcil et fini par sourire.

- Pas mal ! Mais vous savez j'parle commun.

Ophrane vira subitement au rouge pivoine trop mure en se collant contre Saëros.

- Ah... Tant mieux.
- Bah vous en faites pas j'vais pas vous bouffez. Alors m'reste la chambre 18 au troisième.

Elle prit la clef en souriant.

- Merci.
- Voulez qu'on vous montes à manger ? Vu que vous avez pas le droit de descendre.
- Bein oui... Vous proposez quoi ?

L'orc sortit un menu et commença à le lire sans prendre garde à la réaction de ses clients.

-Alors, alors... j'ai du lapin aux amandes, du poulet à la bière, du nain farcit aux tomates et fines herbes,
et du sanglier panpan.
- Du... sanglier panpan ?
- Oui c'est du sanglier rotit avec un peu de blé et quelques trucs verts.
- Des légumes ?
- Oui voilà !Panpan car ça dépand du morceau qu'ramène mon mari.
- Je vois.. euh... Sinon... On nous a dit que vous aviez de l'alcool ?
- Ouai. Voulez une dégustation ? C'est deux exemplaires d'chaquns d'nos alcools locaux.
- Une dégustation c'est deux de chaques ?
- Oui.

Ophrane se tourna à nouveau vers Saëros.

- T'veux quoi ?

Ophrane écarta des yeux comme des soucoupes en entant l'orc.
Elle se passa la main sur le visage et tira Saëros en direction de la fameuse chambre 18. Une fois avoir galèrer dix bonnes minutes avec la serrure, ils se retrouvèrent dans une chambre très simple. Un immense lit en bois, deux tables de nuit, une grande bassine pour se laver et une table avec 2 chaises.

Une fois la porte refermée, "l'humaine" se laissa lourdement tomber sur les fourrures recouvrant le lit en tirant toujours Saëros pour qu'il tombe à côté d'elle afin de l'utiliser comme coussin. Elle posa sa tête sur le torse de l'elfe et fixa un moment les poutres du plafond.

- Du nain... J'y crois pas... Ca doit être super gras en plus...

Au même moment un léger toquement se fit entendre.

- Ouai entrer !

La serveuse, une jeune taurenne, entra avec un plateau sur lequel était posé un nain rotit, une pomme dans la bouge et entouré de petit légumes...

Ophrane retenu une remontée... La jeune taurenne posa le plat sur la table et resortit pour revenir 30 secondes plus tard avec 4 caisses de bouteilles en tout genre. Elle s'inclina légèrement et resortit.

- J'y crois pas... il est entier le nain...

Ophrane examina un moment le nain en retenant une nausée...
Elle prit la nappe et couvrit le "plat" avant de prendre le saladier de légumes posé à côté.

- Bon bein ça sera régime fougère...

Une fois assise sur le lit, le saladier dans les mains, une bouteille d'alcool local et Saëros en guise de coussin, elle afficha un grand sourire sadique.

- Tu veux demander à le prendre dans un petit cornet pour tes parents ?

L'humour était douteux, la fatigue surement.

Pour Ophrane cela avait été une nuit comme il y en a eu et aura certainement d'autres.
S'occuper de Saëros faisait partie de ses habitudes, que se soit en terre de l'Alliance ou de la Horde cela ne changeait rien. Par contre le voir tirer une tronche de cent mètres de long tout le reste du voyage ne l'enchantait pas.

Elle fixa un moment la bouteille d'alcool dans la main du capitaine.

- T'as décidé d'bouder 'core longtemps ?

Lança-elle d'une voix monocorde en lançant un regard assassin au gobelin qui trouvait visiblement la situation très drôle.

- Histoire d'savoir si j'rentre directe ou si t'vas réussir à supporter ma présence l'reste du trajet.

Ils étaient entrain de longer Orneval.
Ophrane fixait les fourrés, ils étaient sur territoire Deandil et il faut l'avouer, trouer une fougère lui aurait fait le plus grand bien.

La caravane était silencieuse, seul la fuite de quelques bestioles fougique, effrayée par l'exotique de la troupe, venait percer ce silence.
Et il y avait de quoi, depuis Orgrimmar, c'était un kodo qui les tirait, eux, à bord d'un vaste charrette,
au bois grinçant.

Saëros prit Ophrane dans ses bras, faisant couler une rasade d'alcool dans son gosier, il dit :

J'appréhende, j'pas r'vu mes soeurs d'puis des années ... qu't'étais pas née la dernière fois qu'on s'est vu.

Il était désormais étalé sur "l'humaine", le menton sur son épaule.

J'me souviens à peine d'leurs noms... fougères d'mes deux...

Il jeta soudain un regard inquiet sur les alentours, craignant qu'une de ses soeurs ne l'ai entendu... avant d'éclater d'un rire nerveux.

Après avoir déposé un baiser sur la joue de l'humaine, il la serra dans ses bras, fermant lentement les paupières, tachant d'oublier les reproches, et remise en question qui l'attendaient à Darnassus.

Une longue étreinte, ils en avaient bien besoin, autant l'un que l'autre.
Ophrane prit appuis contre une caisse de marchandise, laissant Saëros se coucher littéralement sur elle.

- Tes soeurs ? Tu en as combien ?

Une fois sa bière finie, elle passa tendrement sa main dans les cheveux de Saëros dans un geste doux et reposant.

- Ne t'en fais pas tout va bien s'passer tu verras.

Elle sourit à Saëros, posant doucement ses lèvres sur les siennes en le serrant dans ses bras.

Mes sœurs ... Tiens, sort moi ma pipe.

Le Capitaine balança sa tête en arrière, pour l'appuyer à la caisse de marchandise, fronçant les sourcils, il dit :

J'plus assez d'doigts pour les compter ... mes sœurs.
Mon père voulait absolument un fils ...

Il se remémorait ces souvenirs en esquissant un sourire, tandis qu'Ophrane passait le bec de la vieille pipe en noyer entre ses lèvres.

J'crois qu'il a eut ...deux filles ..ou trois, d'un premier mariage, pour finalement divorcer, et répéter la scene avec sa maitresse.

Ma mère est sa troisième femme, dont j'étais le premier enfant, dit il en tirant un bouffé de la pipe, recrachant quelques volutes.

Il voulait un fils ...comme un caprice, et une fois en âge, il a voulu faire d'moi un druide.
J'crois... qu'on l'était d'père en fils dans la famille...

Il resta songeur un moment, prononçant à mi-voix "....Noctebrise", pour tirer une seconde bouffé de sa pipe, glissant sa main unique dans les cheveux d'Ophrane.

Ophrane ouvrit de grands yeux en réalisant qu'en faite Saëros avait six soeurs...

- Eh bein... J'espère pour toi que c'est les mères qui avaient la garde sinon t'as du en chié avec six filles !

Elle sourit, débouchant deux bières pour en posé une devant Saëros en s'appuyant contre le torse de l'elfe.

- Noctebrise ? C'ton vrai nom d'famille ? Non Car Ilquenveaq j'sais pas d'ou tu l'sors mais bon.

Les arbres colorés de la forêt d'Orneval commençaient à se dessiner devant la caravane et Ophrane à se demandé si cette expédition était une bonne chose.

Hm... Noctebrise, c'le nom d'mon père.

J'suis Saëros Ilquenveaq, rien à voir avec lui, précisa t-il en mâchonnant le bec de sa pipe, et caressant sa chope.

Pis c'vieux fou avait assez d'argent pour entret'nir ses folies, ses femmes, ses filles ...ses esclaves.

C'est alors, que le guide informa la troupe qu'ils allaient pénétrer Orneval, tempête faisant rage sur le col qui les reliait au berceau-de-l'hiver et le il craignait que le kodo n'en pâtisse.

A cet annonce, le vieux Capitaine laissa échapper un long soupir, bien que courte, la traversée était contraire à ses principes, et surtout pour rejoindre Gangrebois, c'était surement là que le clan fougier cachait ses enfants, que le Capitaine imaginait difformes, mi-elfe, mi-feuille-de-choux.

C'est prêt à rencontrer un de ces bonhomme-de-choux, qu'il ballotait à travers la forêt, scrutant le moindre fourré, cherchant du regard l'un de ces spécimens.

Visiblement Saëros ne tenait visiblement à n'avoir aucuns liens avec son géniteur. Cela n'était pas vraiment étonnant si celui-ci n'avait pas laissé le choix de vie à son propre fils.

Elle medita un instant en pensant à Alkiss et Anarkhia, se disant qu'avec un peu de chance aucuns des deux ne serai druide.

- A par ça j'peux savoir pourquoi s'b'soin de r'tour aux sources soudain ?